UVP EHPAD : unité de vie protégée Alzheimer

Une personne âgée dans son fauteuil qui est dans la section UVP d'un EHPAD avec une infirmière, dans une ambiance joviale.

Lorsqu’un proche est diagnostiqué avec la maladie d’Alzheimer, il devient impératif de trouver un environnement qui puisse non seulement répondre à ses besoins médicaux mais aussi lui offrir une qualité de vie optimale. Les unités de vie protégée (UVP) dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sont spécialement conçues pour cela. Cet article proposé par CetteFamille, entreprise de l’économie sociale et solidaire spécialisée dans l’accueil familial, les colocations seniors et les maisons Alzheimer, vise à offrir une compréhension complète des UVP, en expliquant pourquoi elles sont un choix judicieux pour les personnes atteintes d’Alzheimer, leurs critères d’admission, le quotidien dans ces unités, et bien plus encore.

Qu’est-ce qu’une unité de vie protégée Alzheimer ?

Une unité de vie protégée Alzheimer est une section spécialisée au sein d’un EHPAD, destinée à accueillir des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, qui présentent des troubles modérés du comportement. Ces unités ont souvent une capacité d’accueil de 10 à 20 personnes, la vie en petit groupe convenant mieux aux seniors atteints de ces troubles.

Les UVP offrent un cadre de vie sécurisé. Les espaces sont aménagés pour être facilement navigables et ainsi éviter les risques de chutes ou d’accidents. La configuration des lieux est pensée pour être apaisante pour les seniors désorientés, qui ont tendance à déambuler dans les couloirs. En outre, les accès sont sécurisés de manière à minimiser les risques de fugue. 

Les UVP permettent par ailleurs aux résidents de bénéficier d’une prise en charge personnalisée par l’équipe soignante qui est spécifiquement formée à l’accompagnement et à la prise en soin de ces troubles. Ces unités sont conçues pour créer un équilibre entre la sécurité et le confort

Pourquoi choisir une UVP pour un proche atteint d’Alzheimer ?

Choisir une UVP pour un proche atteint d’Alzheimer présente de nombreux avantages. Tout d’abord, ces unités offrent une sécurité accrue. La maladie d’Alzheimer entraîne souvent des comportements erratiques, comme la tendance à errer, ce qui peut être extrêmement dangereux. Les UVP sont conçues pour prévenir les fugues et assurer que les résidents ne se mettent pas en danger.

De plus, le personnel des UVP est spécialement formé pour comprendre et gérer les comportements associés à la maladie d’Alzheimer comme l’agitation vespérale ou le syndrome confusionnel. Cette expertise permet une prise en charge adaptée et efficace, améliorant ainsi la qualité de vie des résidents. 

Quels sont les critères d’admission en UVP ?

L’admission dans une UVP nécessite une évaluation précise des besoins du résident potentiel. Les critères d’admission incluent généralement un diagnostic confirmé de la maladie d’Alzheimer ou d’un trouble apparenté, une évaluation de la dépendance (notamment via la grille AGGIR) et une analyse des comportements spécifiques du patient. Cette évaluation est souvent réalisée par une équipe pluridisciplinaire, incluant le médecin coordonnateur de l’établissement, des médecins gériatres, des psychologues et des travailleurs sociaux.

Par ailleurs, la décision de la commission d’admission en EHPAD dépendra de la capacité d’accueil de l’établissement c’est-à-dire : de l’occupation des chambres, du profil des autres personnes accueillies et de la configuration des lieux. Ainsi, il se peut que l’EHPAD refuse l’admission de votre proche aîné si les personnes déjà accueillies sont très dépendantes et que l’équipe soignante n’est pas en mesure d’assurer l’accompagnement de votre proche dans de bonnes conditions.

Comment se déroule le quotidien dans une UVP ?

Le quotidien dans une UVP est structuré pour offrir aux résidents un cadre de vie stable et rassurant. Les soins médicaux et paramédicaux sont assurés par une équipe dédiée, incluant des infirmiers, des aides-soignants, des psychologues et des ergothérapeutes. Cette équipe veille à ce que chaque résident bénéficie d’une attention constante et personnalisée. 

Les journées sont rythmées par des activités variées et adaptées aux capacités de chacun. Les résidents sont encouragés à participer aux tâches quotidiennes dans la mesure de leurs capacités. Les animations proposées visent à stimuler la mémoire, encourager les interactions sociales et maintenir les capacités physiques. Les repas sont pris en commun pour favoriser la convivialité.

Quel accompagnement personnalisé est offert en UVP ?

L’accompagnement personnalisé est au cœur du fonctionnement des UVP. Chaque résident bénéficie d’un plan de soins individualisé, élaboré en concertation avec sa famille et les professionnels de santé. Ce plan prend en compte les besoins médicaux, les capacités cognitives, les préférences personnelles et les objectifs de soins à court et long terme.

Les professionnels de santé dans les UVP utilisent des approches non médicamenteuses pour gérer les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Certains EHPAD offrent par exemple à leurs résidents un accompagnement par la méthode Snoezelen. Cette approche thérapeutique consiste à proposer aux résidents un temps dédié à des activités reposant sur des stimulations sensorielles contrôlées dans un espace approprié, sécurisé et apaisant. L’utilisation de lumières tamisées, de sons doux, d’arômes agréables permet d’engager les cinq sens des patients, leur offrant un moment de détente et de relaxation

De nombreux UVP ont également adopté l’Humanitude, une méthode de soins visant à accompagner les personnes dépendantes dans le respect de leur dignité et de leur autonomie. Le concept repose sur quatre piliers : le regard, la parole, le toucher et la verticalité. Sa mise en œuvre permet des interactions avec le patient plus empathiques, des soins plus doux et respectueux, une communication positive qui reconnaît les émotions et les besoins de la personne. Cette approche permet de réduire le stress et l’anxiété des personnes âgées atteintes de maladies neurodégénératives ainsi que les comportements agressifs ou perturbateurs liés à leur pathologie.

Quelles activités enrichissantes sont proposées en UVP ?

Les activités proposées en UVP sont conçues pour être à la fois stimulantes et apaisantes. Elles sont adaptées aux capacités individuelles des résidents, permettant à chacun de participer à son niveau et de ressentir un sentiment d’accomplissement.

Elles incluent souvent des ateliers de création artistique, des séances de musicothérapie, des jeux de mémoire, des exercices physiques doux (comme la gymnastique douce) et des sorties encadrées. L’objectif de ces activités est de maintenir les capacités cognitives et physiques des résidents tout en leur offrant des moments de plaisir et de détente.

Les statistiques de la Fondation Médéric Alzheimer montrent que les résidents engagés dans des activités régulières présentent une meilleure qualité de vie et une diminution des symptômes dépressifs. 

Quelle est la différence entre UVP, UHR et PASA ?

Il est important de distinguer les UVP des autres structures d’accueil pour les personnes atteintes de dégénérescence cognitive, à savoir les unités d’hébergement renforcées (UHR) et les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA). 

Les unités d’hébergement renforcées sont destinées aux résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, présentant des troubles cognitifs sévères et des troubles du comportement nécessitant une surveillance constante. Ces unités offrent un hébergement permanent, garantissant une prise en charge continue et spécialisée. Les résidents y sont suivis nuit et jour par une équipe pluridisciplinaire dédiée. Elles offrent un niveau de sécurité et de soins plus élevé que les UVP.

Les pôles d’activités et de soins adaptés sont, quant à eux, des unités de jour au sein des EHPAD, proposant des activités thérapeutiques aux résidents ayant des troubles cognitifs modérés à sévères associés à des troubles du comportement modérés. Les PASA ne sont pas des unités de vie permanente, contrairement aux UVP et UHR, puisque les résidents y passent leurs journées avant de rejoindre leur unité d’hébergement habituelle le soir, mais elles jouent un rôle crucial dans la stimulation cognitive et la socialisation des résidents. 

Comment faire une demande d’admission en UVP ?

La demande d’admission en UVP commence par une évaluation médicale pour confirmer le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et déterminer le niveau de dépendance du patient. Cette évaluation est généralement réalisée par le médecin traitant ou un gériatre. 

Ensuite, une demande formelle est soumise à l’établissement choisi, accompagnée d’un dossier médical (antécédents médicaux, chirurgicaux, psychiatriques ; pathologies et état de santé au moment de la demande ; traitements en cours ; données sur l’autonomie, etc.), d’un dossier administratif (informations sur l’état civil de la personne demandeuse, le lieu de vie à la date de la demande, les coordonnées du médecin traitant, le mode de financement des frais de séjour envisagé, etc.) et de pièces justificatives (photocopie de la carte nationale d’identité ou du passeport, du livret de famille, de la carte vitale, de l’attestation de mutuelle, etc.). Le dossier peut être adressé par courrier postal ou électronique à chaque établissement envisagé. 

Après le dépôt du dossier d’admission, une visite de pré-admission est organisée. Elle a pour but de vérifier que la prise en charge proposée par l’établissement est en adéquation avec les besoins du futur résident. Il est conseillé de visiter plusieurs UVP pour évaluer les installations et rencontrer le personnel. Cette démarche permet de s’assurer que l’établissement choisi répond aux besoins spécifiques de votre proche, dispose des infrastructures d’accueil nécessaires, offre un environnement accueillant et sécurisant ainsi qu’un personnel qualifié capable de fournir des soins personnalisés.

Quel budget prévoir pour un accueil en UVP ?

La facturation en UVP fonctionne sur le même principe qu’en EHPAD. Le séjour en UVP suppose le règlement d’un tarif hébergement et d’un tarif dépendance. Toutefois, le montant du séjour en unité de vie protégée peut différer de celui qu’il aurait été en EHPAD. Mais revenons sur le principe de facturation. 

Les EHPAD proposent trois types de prestations à leurs résidents : 

  • L’hébergement : restauration, mise à disposition d’une chambre, d’une salle de bain, entretien des espaces privatifs et communs, entretien du linge plat et du linge de toilette…
  • Un accompagnement de la perte d’autonomie : aide à la toilette, à l’habillage, à la prise des repas, à la mobilité, au lever, au coucher…
  • Une prise en charge médicale et paramédicale : suivi médical régulier, administration des médicaments, soins infirmiers, suivi des pathologies spécifiques…

À chacune de ces prestations correspond un tarif journalier :

  • Un tarif hébergement à la charge du résident ;
  • Un tarif dépendance à la charge du résident ;
  • Un tarif soins à la charge de l’Assurance maladie.

Le coût d’un accueil en UVP varie en fonction de plusieurs facteurs, tels que la localisation de l’établissement, les services offerts et le niveau de dépendance du résident. En moyenne, le coût mensuel d’une UVP en France se situe entre 2 500 et 4 000 €. Ce montant comprend l’hébergement, les soins médicaux, les activités et l’accompagnement quotidien.

Existe-t-il des aides financières pour l’hébergement en UVP ?

Plusieurs aides financières sont disponibles pour alléger le coût de l’hébergement en UVP. L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est l’une des principales aides. Destinée aux personnes âgées dépendantes, elle sert à prendre en charge tout ou partie du tarif dépendance fixé par la structure d’accueil en fonction du niveau de perte d’autonomie du bénéficiaire. Selon une étude de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), environ 70% des résidents en EHPAD bénéficient de l’APA.

D’autres aides peuvent inclure :

  • L’aide sociale à l’hébergement (ASH) : elle vise à prendre en charge la totalité ou une partie des frais liés à l’hébergement d’une personne âgée en EHPAD. Elle est versée par le département sous conditions de ressources et de résidence.
  • L’aide personnalisée au logement (APL) : elle est attribuée aux personnes âgées résident en EHPAD à condition que l’établissement ait été conventionné APL par le Préfet. Le montant de l’aide au logement versée dépendra des ressources du résident, du coût de l’hébergement, du lieu où est situé l’établissement. L’APL est attribuée par la CAF ou la MSA (mutualité sociale agricole).
  • L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) : il s’agit d’une aide sociale versée mensuellement aux personnes retraitées ayant de faibles ressources par leur caisse de retraite (CARSAT, MSA…). Le montant de l’ASPA s’ajoute, dans une certaine mesure, aux revenus personnels de l’allocataire afin de lui garantir un minimum de ressources.

Comment préparer un proche pour la vie en UVP ?

Préparer un proche pour la vie en UVP nécessite une approche délicate et bienveillante. Il est essentiel de communiquer de manière transparente et rassurante sur les raisons de ce choix et les avantages qu’il apportera. Impliquer le proche dans la visite des établissements et la prise de décision peut aider à atténuer ses inquiétudes et à lui donner un sentiment de contrôle.

Il est également utile de préparer des objets familiers pour le nouveau cadre de vie, tels que des photos, des objets personnels et des souvenirs, pour rendre l’environnement plus accueillant. Les équipes des UVP sont souvent disponibles pour discuter avec les familles et les aider à faciliter cette transition, en répondant à toutes les questions et en fournissant un soutien émotionnel.

Que faire si l’UVP ne semble plus convenir ?

Il peut arriver que l’UVP initialement choisie ne convienne plus aux besoins évolutifs du résident. Dans ce cas, il est important d’évaluer la situation en collaboration avec l’équipe soignante pour déterminer les causes du malaise et envisager des solutions adaptées. Parfois, des ajustements dans les soins ou les activités peuvent suffire à améliorer la situation. L’intervention du Conseil de vie sociale de l’EHPAD peut être pertinente.

Si le changement est nécessaire, il est crucial de rechercher un nouvel établissement qui puisse mieux répondre aux besoins spécifiques du résident. Cette démarche doit être menée avec soin pour éviter des perturbations supplémentaires. Les professionnels de santé et les travailleurs sociaux peuvent offrir un soutien précieux dans cette transition, en aidant à identifier les meilleures options disponibles.

Il est conseillé de visiter plusieurs établissements avant de déposer un nouveau dossier de demande d’admission. Lors de la visite, il est souhaitable de vérifier : l’environnement général de l’EHPAD (situation géographique, accessibilité, cadre de vie, ambiance, accueil…), les chambres (équipement, agencement…), la prise en charge médicale (composition du personnel soignant, pathologies prises en charge dans l’établissement…), le type d’alimentation (cuisine faite sur place ou restauration collective…), les activités proposées (présence ou non d’une équipe d’animation quotidiennement…), les dispositifs de sécurité (barres d’appui, caméras de surveillance…). 

Une fois l’établissement choisi et avant l’admission, il est possible pour le futur résident et ses proches de participer aux journées portes ouvertes ou encore de venir déjeuner au sein de l’EHPAD. Le but est de lui permettre de se familiariser avec son nouvel environnement et de commencer à nouer des liens avec les résidents et le personnel de l’établissement. 

 

Sources externes : 

Alzheimer en EHPAD : quel accompagnement ?

Les PASA : des espaces aménagés au sein des EHPAD

Les UHR : des lieux d’hébergement aménagés dans les EHPAD

Comment faire une demande d’admission en EHPAD ?

Le dossier d’admission en EHPAD

Aides financières en EHPAD

 

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