EN RÉSUMÉ
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Le syndrome de Diogène est une maladie largement méconnue du grand public, alors qu’elle peut affecter profondément la santé, la vie et l’autonomie de nos aînés. Elle peut aussi toucher une population plus jeune qui présente une altération de ses capacités cognitives.
Cette maladie engendre notamment les risques suivants :
- perte d’autonomie,
- maltraitance passive envers les personnes vulnérables et du malade envers lui-même,
- placement en institution.
Pour accompagner cette maladie, le rôle des aidants familiaux peut-être difficile à trouver. Pourtant, il s’avère crucial, car la personne vulnérable s’expose à des risques de jugement et d’éloignement de tout lien social. Or, la réinscrire et dynamiser son environnement demeure le principal enjeu.
Chez CetteFamille, des centaines de personnes âgées sont accueillies en accueil familial ou colocation seniors. Ces solutions diversifiées permettent souvent de prévenir ou repérer plus tôt des troubles inhérents au vieillissement tels que l’isolement comme cela est le cas pour le syndrome de Diogène.
Dans cet article, nous vous expliquons tout sur les causes de la maladie, ses symptômes et les solutions pour l’accompagner au mieux.
Qu’est-ce que le syndrome de Diogène ?
Le syndrome réunit une série de comportements pathologiques qui se caractérisent globalement par un refus de soin.
Ce dernier regroupe principalement :
- l’hygiène corporelle,
- les soins médicaux,
- l’accumulation de tout objet (syllogomanie) pouvant aller jusqu’à la préservation d’excréments, notamment lorsqu’un animal de compagnie demeure dans le lieu de vie de l’intéressé,
- retrait social extrême.
Les personnes âgées touchées par l’isolement sont les premières concernées. Pourtant, l’isolement n’est pas seul à l’origine de la maladie. Pour en déclarer l’existence, il est impératif de comprendre qu’elle s’associe à un trouble du comportement lié à la perte totale de tous ses repères personnels, sociaux et cognitifs.
La personne n’ayant souvent plus conscience de sa situation rend l’intervention des aidants familiaux ou des soignants complexe. Le lien est altéré et toute approche demeure difficile, voire impossible.
Reconnaître les symptômes du syndrome de Diogène
Certains signes peuvent être visibles :
- logement insalubre ou saturé d’objets,
- refus des visites ou des soins,
- hygiène corporelle dégradée.
D’autres sont plus discrets parce qu’associés à l’état vieillissant naturel :
- Alimentation désorganisée, parfois liée à la dénutrition ou la déshydratation,
- Confusion, troubles cognitifs,
- Isolement social, repli sur soi, méfiance.
Ces symptômes peuvent passer inaperçus tant que la personne reste dans son logement. C’est souvent l’intervention d’un proche, un voisin ou un professionnel à domicile qui permet l’intervention des services compétents.
LE SAVIEZ-VOUS ? Bien que le syndrome de Diogène soit souvent associé à l’accumulation d’objets, il existe une réalité peu connue : dans environ 10 % des cas, les personnes atteintes développent le syndrome sans entasser d’objets, mais présentent un repli social intense, un déni profond de leur état et un grand risque sanitaire. Ceci peut rendre le diagnostic encore plus insidieux. |
Syndrome de Diogène : quelles en sont les causes ?
Les origines sont multifactorielles.
Elles peuvent être dues à :
- des troubles psychiatriques : schizophrénie, bipolarité, psychoses ;
- des maladies neurodégénératives (ex : Alzheimer, sénilité) ;
- la résurgence d’un traumatisme de vie : décès d’un conjoint, perte d’emploi, rupture affective ;
- l’isolement et la solitude.
Ces événements peuvent entraîner une perte d’autonomie, un repli progressif, voire un refus d’aide et un abandon du quotidien.
Comment diagnostiquer le syndrome de Diogène ?
Il n’existe pas de test unique pour diagnostiquer la maladie. Elle apparaît par l’accumulation de plusieurs éléments.
Le diagnostic repose effectivement sur une évaluation globale de la situation.
Plusieurs professionnels spécialisés dans un domaine de compétences interviennent pour apprécier l’état global de la personne (financière, sociale, sanitaire, administrative) :
- médecin généraliste,
- professionnels de santé mentale (psychologue, psychiatre),
- travailleur social ou d’un référent médico-social.
Lorsqu’un danger pour la personne ou son entourage est avéré, des dispositifs de mise sous curatelle ou mise sous tutelle peuvent être ordonnés.
Les solutions de prise en charge du syndrome de Diogène
Face à la maladie plusieurs actions sont possibles.
- Créer un lien de confiance : cela requiert de l’aidant ou du professionnel beaucoup de patience et d’altérité, mais il permet d’accompagner la personne vulnérable à sortir de sa méfiance et ré-appréhender le lien à l’autre. Il est essentiel d’éviter toute brutalité ou intrusion forcée.
- Mettre en place une réponse globale, coordonnée qui permet une intervention pluridisciplinaire (médecins gériatre, psychologues, infirmiers, auxiliaires de vie, services sociaux – CCAS, CLIC, maisons départementales de l’autonomie –, professionnels de l’habitat). La pluridisciplinarité organise ses actions au bénéfice de la personne malade : soins, suivi psychologique, aide au ménage, à l’hygiène, à la gestion administrative…
- Améliorer l’environnement de vie : le nettoyage du lieu de vie et son désencombrement est souvent nécessaire. Il doit cependant être progressif pour un traumatisme et l’aggravation du syndrome. Une intervention spécialisée, organisée en lien avec les services sociaux ou municipaux, peut être organisée. Un relogement temporaire ou durable peut être envisagé si le logement est devenu insalubre.
- Des soutiens et relais pour les proches : une aide psychologique aux familles, souvent épuisées face au refus d’aide, peut s’avérer nécessaire. Des groupes de soutien au sein d’associations peuvent servir de relais. Des aides au répit peuvent également être envisagées.
- Les solutions de long terme : elles incluent un suivi médical régulier avec des visites à domicile si besoin et le placement en institution si le maintien à domicile devient impossible.
LE CONSEIL CETTEFAMILLE Face à une personne atteinte du syndrome de Diogène, la clé est de gagner sa confiance avant toute intervention. Une intrusion brutale ou un nettoyage imposé peut aggraver son isolement et renforcer son refus d’aide. Mieux vaut avancer pas à pas : dialoguer sans jugement, proposer de petites aides ponctuelles (apporter un repas, accompagner à un rendez-vous), et solliciter progressivement les professionnels compétents (médecin, psychologue, services sociaux). Cette approche patiente et bienveillante augmente les chances d’acceptation et permet de mettre en place une aide durable et respectueuse de la personne. |
FAQ
Comment aider une personne souffrant du syndrome de Diogène ?
En général, pour toute personne atteinte d’une maladie, une posture est à tenir de la part de l’aidant. Il est impératif de pouvoir soutenir l’individu concerné en ne lui ajoutant aucune charge.
Quelques conseils de base peuvent être donnés :
- éviter les jugements ou les interventions brusques ;
- développer une écoute bienveillante ;
- proposer une aide ponctuelle, sans insister ;
- faire appel à des professionnels du secteur social ou médico-social ;
- orienter, si nécessaire, vers une structure adaptée, provisoire ou permanente.
Quels sont les risques du syndrome de Diogène sur la santé ?
Une personne atteinte encourt des risques au quotidien qui peuvent sensiblement entraver sa santé et dans les situations les plus dangereuses l’altérer gravement :
- chutes,
- infections,
- intoxications,
- risques d’incendies ou d’insalubrité,
- dénutrition,
- déshydratation,
- aggravation de maladies chroniques non soignées.
Cette pathologie présente un risque important pour la santé et la sécurité :
- de la personne concernée,
- de son entourage.
Le syndrome de Diogène touche-t-il uniquement les personnes âgées ?
La maladie touche majoritairement les personnes de plus de 70 ans.
Même si elle peut toucher un autre bastion de la population, les seniors isolés et fragilisés par une perte d’autonomie sont les plus exposés.
Les adultes plus jeunes qui sont concernés, souffrent, dans la majorité des cas, de troubles psychiatriques. En complément, une situation de précarité sociale est souvent constatée.
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