Alors que la France compte début mai plus de 131 000 cas confirmés de personnes atteintes du coronavirus et plus de 24 000 décès, l’exécutif a décidé de mettre fin au confinement strict à la date du 11 mai 2020. Le confinement aura révélé des difficultés dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap en établissement collectif ou à domicile. Nombre d’entre elles témoignent, en effet, de situations de détresse depuis le début du confinement le 17 mars 2020.
La pénurie de protection
Le manque de matériel de protection (gants et masques) au début de la crise a contraint de nombreux aidants à stopper leur activité à domicile. Les personnes dépendantes n’ont donc pas pu obtenir l’aide dont elles avaient besoin pour satisfaire les actes essentiels de la vie quotidienne.
Par ailleurs, les externats et accueils de jour ont fermé, obligeant 30 000 adultes reçus en accueil de jour à retourner dans leur famille. Cela a signifié pour ces personnes un accompagnement minimal et des situations difficiles pour les aidants familiaux. Pour les personnes atteintes de handicap mentaux, le confinement s’est accompagné d’une augmentation des troubles psychiques. les visites des familles ont été suspendues pour les personnes restées en institut, augmentant le sentiment d’isolement social.
Sortir les personnes handicapées de l’isolement
Afin de prendre en compte leurs besoins spécifiques et atténuer l’impact de l’isolement lié au confinement, les conditions de sortie des personnes en situation de handicap (déficience intellectuelle, déficit de l’attention, personnes vivant avec des troubles du spectre de l’autisme) et de leur accompagnant ont été assouplies par le gouvernement courant avril. Les sorties ne sont ainsi plus limitées à 1h et 1km du domicile, ni dans la fréquence et l’objet des sorties. Les personnes et leur accompagnant doivent se munir de leur attestation de déplacement et d’un document attestant de la situation particulière de leur handicap. La plateforme solidaires-handicaps.fr, lancée le 31 mars 2020 à l’initiative du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) permet de mettre en relation personnes handicapées, aidants et professionnels et de recenser les dispositifs d’accompagnement lancés sur tout le territoire. Au-delà des assouplissements réglementaires, diverses initiatives publiques, privées ou associatives, ont vu le jour afin de permettre aux personnes en situation de handicap de retrouver l’accompagnement dont elles ont besoin et de rompre les situations d’isolement.
De nouvelles actions des pouvoirs publics
Dans la perspective du déconfinement, Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées, a annoncé la réouverture progressive des externats sur la base du volontariat. Un numéro d’urgence sera mis en place courant mai, pour les personnes handicapées et les aidants qui seraient sans solution d’accompagnement dans la crise. Afin de participer à l’effort collectif, le réseau CetteFamille a lancé, dès le vendredi 17 mars, le « Coronaphone ». Cette ligne, gratuite, permet aux accueillants familiaux, aux résidents et à leurs proches, de joindre un infirmier diplômé en direct et de poser toute question relative au Coronavirus. Dans la nouvelle phase qui s’ouvre CetteFamille reste bien entendu mobilisée.