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L’âgisme : définition et explications

L’âgisme est une discrimination fondée sur l’âge d’une personne on voit trois fois le même visage mais à des âges différents

Dans les années 1960, le gérontologue américain Butler utilise le terme « âgisme » pour décrire les discriminations et les préjudices subis par les personnes âgées. Aujourd’hui, cette discrimination fondée sur l’âge est considérée comme un enjeu mondial par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « un rapport appelle à mettre rapidement en œuvre des stratégies efficaces de lutte contre l’âgisme, un problème qui a des effets négatifs sur l’état de santé, est source d’isolement social et de décès précoces et coûte des milliards de dollars aux pays. » Cette Famille définit l’âgisme, ses causes et ses conséquences, ainsi que l’enjeu de la lutte contre cette discrimination envers les personnes âgées.

Qu’est-ce que l’âgisme ?

L’âgisme est une discrimination fondée sur l’âge d’une personne. Selon le rapport publié par l’Organisation Mondiale de la Santé publié en 2021, « l’âgisme apparaît lorsque l’âge est utilisé pour catégoriser et diviser les personnes d’une façon qui entraîne des préjudices, des désavantages ou des injustices, ou encore une érosion de la solidarité entre les générations. » Au sein des institutions comme des communautés, il existe plusieurs types de discrimination liée à l’âge : l’âgisme institutionnel, interpersonnel et autodirigé.

L’âgisme institutionnel

Lorsque des lois, des politiques, des pratiques ou encore des normes sociales constituent des obstacles à l’égalité des chances et désavantagent les personnes âgées, on parle alors d’âgisme institutionnel. Par exemple, l’âge obligatoire de départ à la retraite ou encore l’absence de seniors dans des essais cliniques sont des conséquences de l’âgisme institutionnel.

L’âgisme interpersonnel

L’âgisme interpersonnel se manifeste entre amis ou en famille. Ce type de discrimination se manifeste de différentes manières comme ignorer le point de vue de la personne âgée lors d’une prise de décision, faire preuve de maltraitance physique ou verbale en utilisant un langage inadapté.

L’âgisme autodirigé

Convaincues d’être physiquement et/ou psychologiquement limitées par l’âge, les personnes âgées limitent leur potentiel : c’est ce que nous appelons l’âgisme autodirigé. Il n’est pas rare de constater que certains seniors n’osent pas se lancer dans l’apprentissage de nouvelles compétences, s’inscrire à une activité manuelle ou encore voyager seul.

Généralement, ces différents types d’âgisme se renforcent mutuellement. Ils se cumulent également à d’autres liées au genre (sexisme), à l’assignation raciale (racisme), à la classe sociale, à l’orientation sexuelle (homophobie, transphobie) ou encore au handicap.

Les effets de l’âgisme

Institutionnel, interpersonnel et/ou autodirigé, l’âgisme et ses stéréotypes négatifs provoquent de graves conséquences pour les seniors, leur famille et la société.

Des conséquences physiques pour le senior

L’âgisme détruit la santé des personnes âgées. Il est scientifiquement prouvé que cette discrimination provoque ou accentue la perte d’autonomie, ralentit le rétablissement à la suite d’une maladie ou d’un accident. Les personnes âgées victimes de discrimination sont plus susceptibles de développer des troubles comme l’incontinence ou l’insomnie.

Des conséquences mentales pour la personne âgée

L’âgisme peut avoir un impact important sur la santé mentale. Il n’est pas rare que les seniors souffrent de dépression, adoptent une mauvaise hygiène de vie, s’isolent, perdent l’estime de soi, voire deviennent agressives avec leur entourage. En 2021, il a été estimé que 6,3 millions de cas de dépression dans le monde sont dus à l’âgisme.

Des conséquences économiques pour la société

La discrimination fondée sur l’âge coûte des milliards de dollars aux sociétés. Comme nous venons de le mentionner, l’âgisme détériore la santé des personnes âgées. Par conséquent, cette discrimination augmente les risques de séjours à l’hôpital et la prise de traitement médicamenteux. En 2000, une étude menée aux Etats-Unis a démontré que l’âgisme entraîne une dépense supplémentaire à hauteur de 63 milliards de dollars par an.

Comment lutter contre la discrimination des personnes âgées ?

La lutte contre l’âgisme commence par la reconnaissance des aînés au niveau local, autrement dit au cœur des villes et des quartiers. Le tissu associatif doit également être mobilisé pour que le vieillissement ne se résume pas à la maladie. En 2021, le rapport produit par l’OMS précise les différents leviers possibles pour contribuer à reculer le phénomène de l’âgisme.

Le traitement du problème de l’âgisme par les politiques et les lois

Il arrive, bien trop souvent, que les décisions concernant la vie des personnes âgées sont prises sans leur accord. Or, en tant que citoyen, ils doivent être systématiquement associés aux prises de décision les concernant, notamment en ce qui concerne les solutions d’hébergement comme le placement en accueil familial ou en maison de retraite. Seule l’adoption de lois et la diffusion d’une vision équilibrée du vieillissement par les médias pourraient protéger les droits des seniors.

Le renforcement de l’empathie et la dissipation des stéréotypes par les activités éducatives

« Les vieux sont conservateurs », « toutes les personnes âgées sont pareilles », « les seniors ne servent à rien » sont autant de croyances des jeunes vis-à-vis des aînés. En offrant une place spécifique à la transition démographique et à la longévité dans l’enseignement et les programmes scolaires, les jeunes seraient moins susceptibles de développer des stéréotypes négatifs à l’encontre des personnes âgées, adopteraient des comportements respectueux et adaptés envers leurs aînés. Par conséquent, une meilleure sensibilisation des plus jeunes atténuerait considérablement certains des effets négatifs de l’âgisme sur la santé des aînés.

La réduction des préjugés par les activités intergénérationnelles

Les activités intergénérationnelles possèdent deux atouts. D’une part, elles favorisent la participation sociale et la promotion de la santé des aînés. D’autre part, elles participent à l’éducation sur le vieillissement par toutes les générations. La colocation intergénérationnelle est également une excellente manière de lutter contre l’âgisme.

La lutte contre l’âgisme participe à l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées. Elle bouscule les idées reçues, modifie le regard porté sur la longévité et défend les droits de chacun. Les solutions doivent venir de réformes politiques, mais aussi de tous les individus. Lutter contre l’âgisme est la responsabilité de tous.

Les avantages du réseau Cette Famille

Vous êtes victime d’âgisme ? Votre parent âgé souffre d’une discrimination liée à son âge ? Vous n’êtes pas seul. En 2008, l’Observatoire de l’âgisme, un collectif composé d’associations, de médias, de chercheurs et de personnalités, propose des actions pour lutter contre toutes les formes de discriminations liées à l’âge.
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