Quels sont les mouvements interdits après une opération de la hanche ?

Une femme âgée qui marche difficilement dans un jardin puisqu'elle vient de se faire opérer de la hanche.

Les opérations de la hanche touchent majoritairement les personnes âgées. Elles sont liées dans la plupart des situations à l’apparition de l’arthrose (usure progressive des cartilages) et nécessitent une intervention chirurgicale pour remplacer la hanche par un mécanisme médical. Dans le meilleur des cas, les douleurs disparaissent intégralement et la jambe retrouve une mobilité complète. Cette opération, si elle est de plus en plus sophistiquée, laissant apparaitre des cicatrices de taille moyenne et prévoyant une récupération optimale, n’est pas anodine. Elle suppose en effet repos, vigilance, respect drastique des consignes médicales sur les mouvements, exercices et habitudes de vie à ancrer afin d’accompagner le rétablissement. Dans cet article, CetteFamille, entreprise de l’économie sociale et solidaire spécialisée dans l’accueil familial et les colocations seniors, vous renseigne sur tous les aspects de la prothèse de hanche pour vous accompagner au mieux en post ou pré opératoire. 

Intervention chirurgicale de la hanche : qui est concerné ?

La chirurgie est un acte opératoire sur un corps vivant. Elle entraîne souvent le recours à une hospitalisation et à une anesthésie générale (endormissement provoqué pour faire disparaître les douleurs liées à l’intervention).  Elle est génératrice de fatigue et suppose du repos ainsi que l’application stricte des recommandations médicales une fois l’intervention terminée. 

De façon générale, le recours chirurgical concerne les patients qui présentent une destruction du cartilage au niveau de la hanche. La destruction du cartilage peut être provoquée par : 

  • L’arthrose ;
  • L’ostéonécrose (mort d’un segment de l’os causée par un déficit d’apport sanguin) ;
  • La fracture du col du fémur ;
  • Une maladie inflammatoire.

L’arthrose est une usure progressive du couple de frottement de l’articulation de la hanche. Elle est source de douleurs, entraîne un boitement de la jambe à la marche et suppose souvent la prise d’anti inflammatoires pour limiter les douleurs. 

Plusieurs causes sont à l’origine de l’apparition de cette pathologie :

  • Le vieillissement et ses effets indésirables qui sont des facteurs aggravants : surcharge pondérale, mauvaise alimentation, apparition de maladies. 3 % des moins de 45 ans, 65 % des plus de 65 ans et 80 % des plus de 80 ans sont concernés par l’arthrose. 
  • Un excès de pression sur les articulations provoquées par le port de charges lourdes ou une suractivité physique.
  • Certaines maladies osseuses ou articulaires (goutte provoquant des dépôts d’acide urique sur l’articulation).
  • Certaines anomalies anatomiques ou se présentant comme les séquelles d’un traumatisme (naissance par le siège notamment pouvant provoquer une fracture de la hanche du nouveau-né).

Post-chirurgie de prothèse de hanche : les mouvements interdits

L’opération tend à remplacer la tête fémorale et le cotyle (la cavité articulaire du bassin dans laquelle se loge la tête du fémur) par une prothèse. L’hospitalisation est souvent de quelques jours. 

La rééducation quant à elle n’est jamais inférieure à 6 semaines. Elle peut aller jusqu’à 12 semaines. Dans les cas rares (1%) où l’intervention n’a pas fonctionné, la rééducation peut durer plusieurs années et plusieurs interventions peuvent être requises, notamment si la hanche mécanique se luxe. 

Ce n’est que dans l’hypothèse où vous ne pouvez pas poser le pied au sol après l’opération qu’il convient de vous rapprocher de votre chirurgien. Si vous ressentez seulement une gêne, continuez à pratiquer vos activités quotidiennes, privilégiez les mouvements alternatifs et ayez recours aux médicaments sur prescription médicale. 

La rééducation douce et progressive est essentielle au rétablissement et doit être respectée. Les médecins prodiguent une liste d’exercices qui visent à renforcer les muscles autour de la prothèse et réapprendre les bons réflexes pour retrouver une mobilité optimale. Pour les personnes âgées, le recours à la gymnastique douce est recommandé. 

Les mouvements interdits pour éviter les risques de luxation sont les suivants : 

  • Ne pliez pas votre jambe au-delà d’un angle droit quelle que soit votre position. 
  • Ne vous penchez pas pour faire vos lacets. 
  • Ne croisez pas votre jambe opérée au-dessus de votre jambe « saine ». L’inverse est possible. 
  • Ne tournez pas votre pied de la jambe opérée vers l’intérieur 
  • N’inclinez pas votre corps sur le côté de la jambe opérée. 

Les précautions à prendre dans vos mouvements de routine

Quelles qu’aient été vos habitudes de vie avant l’opération, pensez à respecter les recommandations de votre chirurgien pour accélérer votre rétablissement

Plusieurs modifications de posture, qui vont de pair avec le port de chaussures adaptées (fermées, souples, plates), vont devoir être engagées par le patient pour répondre aux exigences médicales et éviter les risques de luxation :

  • S’asseoir dos droit et pieds au sol ;
  • S’asseoir genoux à la hauteur des hanches ;
  • La hauteur de la chaise doit être ni trop haute, ni trop basse ;
  • Utiliser un coussin pour relever les genoux en position assise et maintenir vos jambes droites pendant le sommeil. 

Par ailleurs, économisez-vous !

L’arthrose est souvent liée à notre hygiène et habitudes de vie. L’excès de charges, de sport, accompagné par le vieillissement engendre des inconvénients sur notre corps qui peuvent être irrémédiables.

Il est conseillé de/d’ : 

  • Utiliser les cannes pendant une durée de 4 semaines et d’en enlever une sur les 2 dernières semaines de rééducation (dans le cas d’une rééducation de 6 semaines). 
  • Pratiquer des activités douces : natation, marche, vélo. Les activités qui sollicitent intensément les articulations : course à pied, saut, sports de contact endommagent la prothèse. 
  • Demander de l’aide au quotidien pour porter des charges lourdes. 
  • Connaître ses limites et apprendre à prendre soin de soi pour préserver son autonomie. Si vous avez l’habitude d’exercer une activité plusieurs heures d’affilée, pensez désormais à prendre des pauses pour éviter à la fois la stagnation qui pourrait provoquer l’ancrage d’une posture inadaptée mais aussi la répétition de mouvements sur la jambe. 

Les positions assises à éviter

La vigilance et la prudence dont vous ferez preuve au quotidien et de façon assidue, vous permettront de ne pas retarder le processus de guérison. Ils favoriseront par ailleurs le retour à une mobilité complète sans avoir à repasser par une intervention chirurgicale. 

Au quotidien, il est préconisé de continuer les activités antérieures à l’opération tout en adaptant ses limites et le rythme avec lequel nous avions l’habitude de les accomplir. Ainsi, se déplacer à pied ou en voiture n’est pas interdit. Toutefois, ces pratiques s’accompagnent de gestes et postures à adopter pour éviter tout risque de luxation. 

  • En voiture :
    • monter devant, côté passager ;
    • incliner son dossier vers l’arrière pour éviter d’exercer une charge et pression ;
    • reculer également au maximum son siège ;
    • s’asseoir enfin dos à la voiture, étendre sa jambe et pivoter d’un bloc les deux jambes. 
  • Au quotidien 
    • Ne pas s’asseoir trop bas ;
    • Ne pas s’asseoir non plus trop haut ;
    • Les pieds doivent toucher le sol et l’inclinaison avec les hanches ne doit pas être supérieur à 90° ; 
    • étendre la jambe opérée vers l’avant du corps est recommandé ;
    • Privilégier les fauteuils avec assise pour éviter d’avoir le dos courbé.

Les positions préconisées pour dormir

Les pratiques du coucher devront elles aussi être revues et adaptées. Que ce soit pour se lever ou se coucher, avoir toujours un sac plastique, à positionner sous les fesses facilite les rotations. Également, penser pour deux et pivoter les deux jambes ensemble. 

Pour se mettre au lit, procéder par étapes : 

  • s’asseoir sur le rebord du lit ;
  • laisser les membres inférieurs droits, parallèles et serrés ; 
  • pivoter le corps en bloc.

Pour se coucher, 4 positions sont préconisées. Choisissez celle qui est la plus facilitante : 

  • surélever la couette pour en diminuer le poids sur les jambes ; 
  • dormir sur le côté opéré avec un coussin entre les genoux ;
  • positionner un coussin entre les jambes pour éviter de les croiser et éviter de se retourner ;
  • dormir sur le côté opposé et positionner un coussin sous la jambe opérée pour la stabiliser. 

Pour se lever, même pratique qu’en voiture : 

  • s’asseoir d’abord en relevant le haut du corps ;
  • s’appuyer sur les deux mains ;
  • pivoter ensuite les jambes et le bassin en même temps, en s’aidant de la jambe saine ou en gardant les deux jambes droites et parallèles ;
  • une fois en position assise au bord du lit, se lever tranquillement.

Comment faire sa toilette en sécurité ?

Là encore, plus vous vous astreignez à une régularité et un apprentissage rapide des gestes à effectuer, plus votre quotidien vous sera agréable. En effet, pour à peu près tous les actes de la vie quotidienne, les mêmes recommandations sont prodiguées. 

Pour se doucher

  • s’asseoir ; 
  • pivoter les jambes et le bassin en même temps. 
  • utiliser une planche de bain ou chaise dans la douche ; 
  • mettre un anti-dérapant ;
  • employer une éponge à long manche ou une brosse pour le dos ;
  • se servir d’une grande serviette de bain pour éviter de vous pencher.

Pour s’habiller : 

  • commencer par la jambe opérée ;
  • utiliser tous les accessoires qui facilitent l’habillage s’il n’y a personne pour vous aider : bretelles, enfile-chaussettes, pinces, chausse pied, lacets élastiques, etc.

Que faire en cas de doute ou de douleur ?

Si vous avez un doute et indépendamment des recommandations médicales, ne vous empêchez pas de solliciter à nouveau votre médecin. Votre connaissance de vous-même sera toujours la meilleure porte d’entrée. 

Il y a toutefois des signes qui sont susceptibles de vous alerter et pour lesquels vous devez recourir à une consultation médicale : 

  • Les difficultés à marcher, des boiteries persistantes. Ils peuvent être le signe d’un problème de prothèse ou d’un besoin renforcé en rééducation. 
  • Une douleur aiguë dans la hanche, la cuisse ou le genou
  • Un gonflement ou une chaleur excessive au niveau de la hanche peuvent être le signe d’une infection ou d’une inflammation.

L’apparition de fièvre ou de frisson peuvent être signe d’infection.

 

FAQ

Quelles activités sont à éviter avec une prothèse de hanche ?

De façon générale, les mouvements répétés vont à l’encontre d’un prompt rétablissement. Si vous étiez adepte d’une pratique sportive intense avant votre opération, il est strictement obligatoire de la faire cesser le temps de la rééducation : course à pied, saut ou toute autre activité générant une pression importante sur votre jambe. 

Par ailleurs, recourez au maximum à des aides pour faciliter votre quotidien. Par exemple, pour vos tâches ménagères, privilégiez le recours à une aide à domicile et tout accessoire vous évitant des mouvements qui vous courbent (long manche notamment). Il en va de même pour vos courses, rapprochez-vous des services d’aide à la personne et votre mutuelle et envisagez la livraison de courses à domicile le temps de votre rééducation ou sollicitez vos proches. 

Enfin, évitez de vous fléchir pour ne pas exercer de tension sur les muscles censés être renforcés pour accompagner le rétablissement de la prothèse. 

Est-il possible de reprendre le sport avec une prothèse de la hanche ?

La rééducation allant de 6 à 12 semaines dans 99% des cas et s’accompagnant majoritairement d’un effacement des douleurs, la reprise du sport est tout à fait possible. Elle se fait suite à l’accord du chirurgien. 

Comme la rééducation, la reprise devra être progressive. Au bout de 3 mois, la natation, le vélo seront privilégiés à d’autres sports tels que la course à pied, le football ou le basket qui eux ne sont plus recommandés après la pose d’une prothèse. 

Avant cela, marchez autant que vous le souhaitez. La marche lutte contre les risques de sarcopénie et fait intégralement partie de la rééducation recommandée par votre médecin. 

Peut-on porter des charges suite à une opération de la hanche ?

Le port de charges lourdes risque de provoquer une perte d’équilibre, qui pourrait conduire à une dislocation du bassin et à la luxation de la hanche opérée. Cela étant dit, vous pouvez porter des charges, cela n’est pas strictement interdit. Mais vous devez être conscient que la répétition de cet exercice peut ralentir votre guérison. 

Si vous n’avez pas du tout le choix, faites-le mais pensez à adapter le plus rapidement possible votre organisation quotidienne pour vous reposer. 

Adoptez également des gestes simples pour faire vos courses ou transporter des objets : caddie, valises, sac à dos et plus généralement tout objet roulant vous permettant de déplacer vos achats. 

Les avantages du réseau Cette Famille

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Sources externes :

Le traitement de l’arthrose du genou

Vivre avec une arthrose de genou

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